« 2022, c’est l’année où tout a basculé », du point de vue du conseil en gestion de patrimoine, Benoist Lombard, président du groupe de gestion de patrimoine Laplace dans SMART PATRIMOINE
Gérer son épargne fin 2022 peut soulever certaines questions, surtout lorsque la France fait face à une inflation à 6,2% sur novembre. Alors, la situation économique actuelle rebat-elle les cartes en matière d’épargne ? Pour lui : « C’est la première année où l’on connaît un krach obligataire aussi fort. Ce risque obligataire s’est couplé avec une correction très forte sur le marché actions. ». Sans oublier l’immobilier, qui souffre aussi. Il est bien souvent indexé sur le coût du crédit, et celui-ci s’est renchérit.
Pour Benoist Lombard : « Il y a une conjonction d’éléments macroéconomiques, d’éléments politiques, d’éléments géopolitiques : on est arrivés à la fin du ‘quoi qu’il en coûte’. Et tout est arrivé au même moment, quand on ne s’y attendait pas ! »
Pour un particulier, il est donc temps de reprendre les éléments de base d’une bonne allocation d’actifs : l’horizon de gestion et l’appétence au risque. Et se poser les questions essentielles : quelle somme mettre de côté pour les disponibilités ? Quelle somme mettre de côté sur un horizon plus long ? Ces questionnements essentiels doivent permettre de supporter toutes les fluctuations de marchés.
Il n’y a pas de rendement sans risque. Concernant le marché obligataire, s’il y a plus de rendement, c’est donc qu’il y a aussi plus de risque. Aujourd’hui, on voit des taux qui ont progressé à des niveaux auxquels on ne s’attendait pas. « C’est la raison pour laquelle on peut avoir de l’appétit pour aller vers cette classe d’actifs. » affirme Benoist Lombard, président de Laplace.
« Aujourd’hui, le risque est passé ! Sur un portefeuille horizon 5 ans, on arrive à avoir des rentabilités sur un panier diversifié d’obligations (piloté par des professionnels), de l’ordre de 8 à 9%. » La question à se poser est aussi et surtout : quel risque suis-je prêt à prendre pour réduire l’impact de l’inflation ? Et la réponse est claire. Il faut trouver des rendements au-delà de 6%, c’est-à-dire, du risque.
Au cœur des préoccupations des investisseurs, il y a la crise énergétique, l’inflation, les tensions géopolitiques… Quelle allocation d’actifs faut-il donc privilégier pour bien commencer l’année ? Les taux risquent de rester durablement élevés pour l’an prochain, même si un ralentissement des hausses a été constaté en cette fin d’année. L’idée serait aussi de rester loin des actions qui dépendent de la croissance des entreprises : l’inflation reste de vigueur. Dans tous les cas, il faudra privilégier des pistes diversifiées pour optimiser la gestion de son patrimoine en 2023. Le maître mot de cette année à venir reste « prudence ».
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